Le 9 avril, le Collectif antifasciste Orléans appelait à manifester devant la médiathèque. La mairie a autorisé l’association France souveraineté, qualifiée d’extrême droite par ses opposants, à organiser une conférence dans l’auditorium du bâtiment. L’annonce de la présence du Chœur de l’Oriflamme à ses côtés a créé la polémique.
Depuis plusieurs années, le Collectif antifasciste Orléans ne cesse de constater un glissement toujours plus à droite du maire d’Orléans, Serge Grouard. Cette nouvelle autorisation d’une conférence de l’association France souveraineté dans les locaux de la médiathèque en serait une nouvelle démonstration, selon le collectif.
« Il est anormal que la mairie leur prête des salles communales […] pour une association qui appelle à la haine », pouvait-on entendre devant le bâtiment, ce mardi 9 avril.
A 18 heures, un rassemblement était organisé pour protester contre cette conférence organisée par une association dénoncée comme « antisémite », « raciste », « sexiste » et « complotiste ». Un acte lourd de sens pour les militants orléanais.es présents sur place. Avant de parler des membres et des invités, le collectif pointe aussi du doigt les sujets traités par l’association lors de ses conférences (religion, les guerres de Vendée, avortement, etc.).
La veille du Collectif antifasciste
« A Orléans, nous avons un collectif antifasciste qui guette les rassemblements fascistes. Il est hors de question de les laisser venir dans une salle communale », confiaient des manifestants.
Composé de plusieurs associations et syndicats, le collectif antifasciste appelle régulièrement à manifester contre l’extrême droite, notamment lorsqu’elle investit les équipements municipaux.
Pour rappel, l’association France souveraineté avait déjà voulu organiser une conférence avec Pierre Hillard, essayiste qualifié de « conspirationniste », « antisémite » et « catholique intégriste d’extrême droite ». Une conférence finalement annulée par la Ville compte tenu de la forte mobilisation antifasciste et médiatique.
Cette fois-ci, le temps proposé par France souveraineté a eu lieu malgré les contestations. Selon le collectif, le fait qu’une chorale soit présente a permis de présenter l’événement comme un rassemblement festif. Le Collectif antifasciste retient que le Chœur de l’Oriflamme reste, avant tout, une chorale « composée de militants d’extrême droite ».
Sur place, la présence de cette chorale n’était pas certaine, même si on pouvait entendre un musicien jouer derrière le cordon de policiers. Contactée par la Rédac pop, la municipalité d’Orléans assure avoir bloqué la venue du Choeur de l’Oriflamme et que « selon ses sources », il n’était pas présent dans l’auditorium. Le Collectif antifasciste affirme le contraire, puisqu’il a identifié des adhérents de France souveraineté comme membres de cette chorale.
Au-delà, la municipalité orléanaise assume son choix de laisser France souveraineté organiser des événements dans l’auditorium de la médiathèque au nom de la « démocratie ». La Ville précise que son autorisation « ne vaut pas soutien » et rappelle qu’elle prête régulièrement des salles à presque 600 associations, dont des partis politiques de tous horizons. « On n’est pas juge », estime-t-elle.
Steven Miredin