La situation des étudiant-e-s français-e-s est préoccupante et de lourdes attentes pèsent sur Sylvie Retailleau nommée ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche dans le gouvernement Élisabeth Borne depuis le 20 mai 2022. Précarité sociale et détresse psychologique ont été amplifiées par la crise sanitaire du covid et le gouvernement a tardé à réagir avec des mesures adressées principalement aux étudiants boursiers qui ne sont pourtant pas les seuls étudiants à connaître des difficultés financières pour s’alimenter, se loger, se soigner et bien sûr étudier… Cette méconnaissance du gouvernement de la précarité étudiante a été pointée par la cour des comptes dans un rapport paru en février dernier. Depuis aucune nouvelle…
L’amélioration de la situation sociale des étudiants ne semble pas être la priorité du gouvernement. L’urgence se trouve plutôt du côté de la libéralisation de l’enseignement supérieur et de la recherche a peine dissimulée par le président dans son précédent quinquennat. Conforté par sa réélection, Emmanuel Macron n’aura aucun mal à poursuivre ses ambitions pour libéraliser les universités françaises à travers sa ministre dont le parcours résume bien ce qui attend l’enseignement supérieur et la recherche française. Le financement de la recherche de la Loi de Programmation de la Recherche (LPR) est jugé insuffisant par de nombreux syndicats étudiants qui y voient par ailleurs une libéralisation de l’enseignement supérieur et de la Recherche. Si les appels à projet contribueront selon la ministre à financer les universités, beaucoup de syndicats s’inquiètent de cette mise en concurrence entre les universités d’une part mais aussi des inégalités territoriales dont pâtiront les universités d’autre part en raison des politiques économiques locales. Tout cela figure clairement dans le discours qu’elle a tenu face au Conseil national de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (CNESER) le 14 juin dernier.
La Rédac Pop de Radio Campus Orléans a ouvert ses micros à des étudiant-e-s pour recueillir leurs témoignages et avis sur les questions de précarité étudiante, la situation des étudiants étrangers en France ou encore la libéralisation des universités françaises.
L’émission est à écouter ci-dessous:
Les invités:
– Mohammad Thioune, président de l’UNEF Orléans
– Hania Hamidi, membre du bureau national de l’UNEF (élue au CNESER)
– Jean Karkach, vice-président étudiant élu au CROUS
– Diamyl BA, chargé de communication et des relations extérieures à l’Association des Etudiants et Stagiaires Orléanais (AESO)
Daniel Beghdad