Mais pourquoi la date du 1er mai pour la fête du Travail ?

Près de 600 personnes se sont rassemblées à Orléans le 1er mai 2024. Photo Steven Miredin
Près de 600 personnes se sont rassemblées à Orléans le 1er mai 2024. Photo Steven Miredin

Chaque 1er mai, dans le monde entier, de nombreux pays célèbrent « la journée internationale de lutte pour les droits des travailleuses et travailleurs » en se mobilisant. Un jour férié annuel marqué par des manifestations à travers le monde.

Dans l’ensemble du pays, ils étaient plus de 200.000 manifestants selon la CGT et 121.000 selon le ministère de l’Intérieur. Dans le Loiret, près de 900, dont environ 600 à Orléans, selon La République du Centre.

Le mercredi 1er mai 2024 n’a évidemment pas fait exception : la Journée internationale des travailleurs amène toujours son lot de manifestants dans les rues. Des revendications diverses ont été portées, à l’image des salaires, mais aussi de la situation à Gaza.

Massacre

Son origine remonte au 1er mai 1886, aux États-Unis, lorsque des ouvriers ont fait grève pour demander une journée de travail de huit heures, sachant qu’ils pouvaient travailler jusqu’à douze heures par jour dans les usines et manufactures de l’époque.

Mais dans la ville de Chicago, la grève a mal tourné, conduisant à des affrontements meurtriers entre grévistes et policiers aboutissant au massacre de Haymarket Square. Trois manifestants perdirent la vie le 3 mai, avant l’explosion d’une bombe provoquant une quinzaine de morts parmi les policiers au cours d’une marche de protestation au lendemain. Plusieurs anarchistes ont été pendus par la suite, avant d’être réhabilités quelques années plus tard.

Un dessin tiré du Harper's Weekly décrivant la révolte du Haymarket Square, à Chicago.
Un dessin tiré du Harper’s Weekly décrivant la révolte du Haymarket Square, à Chicago.

Le 1er mai est devenu mondial en 1890 grâce à la Deuxième Internationale, qui en a fait une journée d’hommage aux morts de Chicago et de mobilisation pour les huit heures de travail journalier. En France, c’est en 1919 que le Parlement a adopté la journée de travail de huit heures. Depuis l’adoption d’une loi, le 29 avril 1948, intégrée au code du travail, le 1er mai est considéré comme un jour férié, non travaillé et rémunéré.

Détournement

La journée est aussi un moyen pour les politiciens de se mettre en avant. En 1941, le Maréchal Pétain a renommé la « fête des travailleurs » en « fête du travail et de la concorde sociale » pour en atténuer l’aspect revendicatif.

Pour éviter toute ambiguïté, il peut être nécessaire d’utiliser l’expression complète, « Journée internationale de lutte pour les droits des travailleuses et travailleurs ».

Plus récemment, depuis 1988, l’extrême droite tente de s’approprier cette date en commémorant Jeanne d’Arc au même moment.

Nouvelles causes

Selon Ouest France, le 1er mai est célébré par 163 pays pour rendre hommage aux travailleurs. Malgré les progrès constatés depuis le XIXe siècle, les combats persistent encore contre les inégalités salariales, la précarité de l’emploi et les conditions de travail dangereuses.

Les étudiants ont toute légitimité dans la célébration de cette fête et la mise en avant de leurs revendications. Photo Steven Miredin
Les étudiants ont toute légitimité dans la célébration de cette fête et la mise en avant de leurs revendications. Photo Steven Miredin

Le 1er mai est également une occasion pour les associations et les diverses causes de se mobiliser, comme avec le mouvement LGBTQIA+ par exemple.

Marine Siama Bondo

Trouvé sur La Rédac Pop, le média participatif et citoyen de Radio Campus Orléans