Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) a lancé un appel lundi 26 septembre, à toutes les organisations politiques et associations de la ville d’Orléans qui se revendiquent anti-racistes, en vue d’une action de rue.
« Depuis cet été avec les attentats, on est dans un climat raciste et islamophobe » déclare Sasha, membre actif du NPA – Loiret (secteur jeune). Le Nouveau Parti anticapitaliste a lancé un appel lundi 26 septembre afin de rassembler la population d’Orléans, dans le but de manifester contre un climat jugé trop « islamophobe et raciste », particulièrement présent en France depuis cet été. Selon le NPA, plusieurs raisons sont la cause de cette « atmosphère inhospitalière » qui alimente les actes racistes.
Les « arrêtés anti-burkini » constituent la première raison de l’exacerbation de ce « climat raciste » selon Sasha.
« Tout d’abord on stigmatise une partie de la population, sous couvert de laïcité, du coup il ne doit y avoir aucun signe religieux distinctif dans la rue. La laïcité, ce n’est pas ça du tout, c’est au contraire la tolérance de toutes les religions dans l’espace public ». D’après le NPA, le fait d’interdire le port du burkini sur les plages, fait de l’islam une cible du gouvernement. « En plus ça a été fait par des maires de droite, voire d’extrême droite, qui veulent cibler les musulmans comme étant la source des problèmes en France ». Le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative, s’est prononcé pour la première fois sur les arrêtés anti-burkini le 26 août dernier. Le premier arrêté ayant été invalidé, concerne la commune de Villeneuve-Loubet, sur la Côte d’Azur. Cependant, selon Sasha, le Conseil d’État a mis trop de temps à réagir.
La loi du 20 mai 2016 a prolongé l’État d’urgence de deux mois supplémentaires, « elle cible surtout les populations minoritaires, notamment des quartiers » affirme Sasha. Les nombreuses perquisitions sans l’autorisation du juge, amplifient des actions basées uniquement sur la suspicion. Les contrôles au faciès, renforcent aussi cette stigmatisation envers un type de population ou de physique, ce qui révolte les membres du NPA. Selon le parti, ces « pressions » policières alimentent un climat de « racisme en France »..
La question de l’accueil des « migrants » notamment les populations accueillis dans les « camps » est une autre cause de racisme en France, dit Sasha.
« À Calais par exemple, où on a laissé s’entasser des milliers de personnes […], les petits commerçants, la petite bourgeoisie disent que ça donne une mauvaise image de la ville ; il y a plus de vols, disent-ils, mais quoi de plus normal, quand on a pas un sou, on vole pour survivre. Cela stigmatise encore plus ces populations ». Pire encore dit Sasha, « de nombreux personnages publics et politiques favorisent, ce sentiment raciste, à travers leurs discours, les Eric Zemmour, Robert Ménard par exemple, et évidemment les dirigeants du Front National, qui veulent renvoyer les Roms chez eux. Alors que ce sont simplement des nomades, des gens qui veulent circuler librement ».
Avec cet appel, le NPA espère rassembler beaucoup de monde dans les rues orléanaises, pour une réaction forte contre « une politique raciste qui ne dit pas son nom ».. Le Nouveau Parti Anticapitaliste souhaite également revendiquer plus de droits démocratiques et exige l’arrêt des reconduites aux frontières.
Nato Phounthouchachvili