Inauguration d’une statue en hommage aux premières de corvée

  Le féminisme devient de plus en plus visible dans les manifestations orléanaises. Le collectif offensive féministe a inauguré samedi dernier la statue de la première de corvée samedi 27 juin à Orléans pour dénoncer les inégalités faites aux femmes dans la société française. Elles étaient déjà présentes le 16 juin dernier lors de la manifestation de soutien aux personnels soignants fortement mobilisés pendant la gestion de la crise du Covid 19. Inspirées du mouvement américain de Rosie la riveteuse qui produisirent le matériel de guerre pendant la seconde guerre mondiale pendant que les hommes étaient au front, la situation est bien différente en France.

   Le 16 mars dernier, le président Emmanuel Macron n’a cessé de marteler « Nous sommes en guerre » dans son allocution télévisée. Cette guerre contre le Covid-19, ce sont des femmes qui l’ont menée dans les hôpitaux, les EPHAD ou encore aux caisses des supermarchés. Le confinement a par ailleurs révélé les inégalités de répartition face aux tâches ménagères au sein des foyers, les violences intra-conjuguales. Les applaudissements quotidiens à 20h00 sont passés. La mobilisation citoyenne du 16 juin à Orléans-la-Source pour transformer les hommages au balcon du confinement en revalorisations salariales a été plutôt faible (entre 1000 et 2000 personnes, un chiffre bien en deça des effectifs de la manifestation du 9 janvier). Le Bondy Blog centre était présent aux manifestations du 16 juin dernier à Orléans la Source et à ce happening du 27 juin. Vêtues de bleu, de gants et d’un foulard rouge, il est maintenant habituel de retrouver les Rosies lors des manifestations orléanaises ainsi que sur le reste de l’hexagone.

Occuper l’espace public

   Le collectif offensive féministe s’est ré-approprié la statue « La Beauce » située à Orléans en face du Musée des Beaux-arts. Elles l’ont rebaptisée « première de corvée » au regard des nombreux sacrifices subies par les femmes dans la société française de 2020. Niki de Saint-Fiacre (glissement évoquant l’artiste Niki de Saint Phalle) et la sous préfète ont ainsi expliqué à la foule présente les raisons de cette action. Quelques complices placées dans la foule étaient présentes dans la foule et officiaient en choeur pour relancer les discours. En occupant l’espace public, elles ont permis de donner plus de visibilité à la place de la femme dans notre société. L’approche théâtralisée favorise l’expression d’un message clair et simple en usant d’un humour accessible à tous. Moins effrayant pour les passants que les slogans traditionnellement scandés au mégaphone, cet happening placé à mi-chemin entre l’art et la vie est un moyen de ré-inventer les luttes que les médias locaux (La république du Centre et France Bleu orléans) ont bien couvert. Vous pouvez écouter ci-dessous l’émission consacrée à la place des femmes dans les luttes sociales orléanaises.

Daniel Beghdad

Trouvé sur La Rédac Pop, le média participatif et citoyen de Radio Campus Orléans