Great Expectations, une exposition pour l’espoir

Manar Bilal

La guerre en Syrie vue dans les camps de réfugiés, le combat d’enfants réfugiés syriens pour une enfance véritable, c’est ce qu’à choisi d’illustrer le photographe Manar Bilal, dans son exposition Great Expectations, visible au Théâtre d’Orléans jusqu’au 7 février 2017.

Manar Bilal est arrivé en France, il y a maintenant 1 an. Réfugié syrien. Il a quitté son pays en 2012 pour des camps au Liban, en Turquie et en Jordanie. Pour s’occuper, il fait divers travaux bénévoles, pendant trois ans, notamment en immortalisant sur pellicule la vie dans ces camps.

« Nous voulions agir face à la catastrophe qu’est la guerre en Syrie, par cet acte symbolique qu’est l’accueil de réfugiés »

Arrivé en France, c’est la commune de Bou, situé à l’est d’Orléans, qui l’accueille grâce à une initiative citoyenne de ses habitants. “Nous voulions agir face à la catastrophe qu’est la guerre en Syrie, par cet acte symbolique qu’est l’accueil de réfugiés.” explique Philippe Gasnier, l’un des citoyens, qui est le producteur de l’exposition Great Expectations. Il rencontre Manar et découvre sur un disque dur, plus de 3000 photos issues de ses années de bénévolat. Pour Philippe Gasnier, documentariste et vidéaste, c’est une évidence : ces clichés doivent être exposés.

Philippe Gasnier et Manar Bilal

Manar Bilal a choisi d’exposer ses photos du camp Zaatri en Jordanie. Un lieu accueillant aujourd’hui plus de 80 000 réfugiés syriens.

Et c’est principalement vers les enfants que ce photographe a décidé de tourner son objectif. Des enfants qui font face à un avenir peu flamboyant, notamment en matière d’éducation : on ne compte que 4 écoles sur ce camp avec une cinquantaines d’élèves par classe.

L’objectif de cette exposition est d’abord de décrire le désastre humanitaire qui a privé une génération entière de jeunes syriens d’une instruction de base. Cette génération, qui vit dans des conditions inimaginables, flotte dans l’ignorance et est clairement menacée par l’extrémisme.”(Manar Bilal lors du vernissage de l’exposition)

Un travail documentaire qui se distingue des images journalistiques, opposant immersion et polémique. A travers ses photos, Manar Bilal dévoile ainsi la relation si particulière qu’il partage avec les enfants de ce camp. En témoignent, les nombreux sourires sur leurs visages, malgré un arrière-plan fait de grillages et tentes. “En sortant les images de ce camp, en quelque sorte, il fait sortir les enfants aussi.” avance le producteur de l’exposition Philippe Gasnier.

Et cette exposition, outre la volonté de dénonciation, se veut initiatrice d’un projet. L’ambition que les organisations humanitaires s’organisent, afin d’aider ses enfants à survivre et même, peut être, entrevoir l’once d’une enfance véritable.

Great Expectations, traduit par Grandes Espérances, est un appel à l’aide. Ces enfants, au travers d’un regard et d’un sourire, partagent leur espoir de voir, un jour, la fin d’une enfance sacrifiée au prix de guerres et d’exodes.

Morgane Moal

Trouvé sur le Bondy Blog Centre