Etudiant.e.s où êtes-vous passé.e.s ?

Troisième jour de grève nationale, contre l’ignoble réforme de retraite du duo Macron-Borne. Après les grèves et les manifestation du 19 janvier, celles du 21 janvier, c’est maintenant le 31 janvier qui maintient la pression sur le Gouvernement. Le 19 janvier avait rassemblée environ 12 000 orléanais.e.s, tou.te.s mobilisé.e.s et déterminé.e.s à lutter. Aujourd’hui, le rassemblement n’a pas décru, montrant que la population n’a pas dit son dernier mot. Des syndicats aux enseignants, en passant par des retraités, un grand nombre de public était présent. Un absent, peut-être l’absent de cette manifestation : les étudiants.

Le peuple en a ras-le-bol.

Quels que soient les métiers, les statuts et les secteurs professionnels, la mobilisation a été une nouvelle fois générale. Ce mardi 31 janvier exprime une contestation du secteur public, du secteur privée, des grandes entreprises comme des petites, des artisan.e.s et des cheminots. Le recul de l’âge de la retraite préoccupe. Une mobilisation générale et nationale qui questionne d’autant plus l’absence d’étudiant.e.s sur les pavés orléanais. La manifestation a pour objet d’exprimer d’une seule voix le mécontentement du peuple. Une action qui impose la présence étudiante lors de ces exercices de prise de parole.

La retraite c’est loin pour les étudiant.e.s.

Bon nombre de jeunes ont grandi avec l’idée qu’ils-elles n’auraient pas le droit à une retraite. Mauvaise nouvelle pour les jeunes, cette réforme a une dimension bien plus large que le seul âge de départ à la retraite.

Le bras de fer qui s’est poursuivi aujourd’hui, c’est aussi celui des piliers de notre société. La réforme pose la question suivante : à qui doivent profiter les richesses que le peuple contribue à créer ? A une poignet de milliardaires qui ne souhaitent qu’accumuler plus de richesse au mépris de la vie humaine ? Ou à celles et ceux qui luttent pour avoir une vie décente et digne ? Le combat d’aujourd’hui touche les étudiant.e.s. Il les touche d’autant plus que la société évolue dans un sens désastreux. La recherche du profit, de l’accumulation des richesses agit comme une machine tendant à tuer l’humain, à tuer l’environnement, à tuer la vie sociale.

Les crises de demain sont les conséquences des actions d’aujourd’hui. Les étudiants doivent prendre part à ce combat. Le prix d’une journée de carence dans leur étude est maigre face au cataclysme social que Macron-Borne nous façonne. On l’entend dans nos pays voisins, ils ne se sont pas soulevé lorsque le moment était venu, ce qui a engendré la misère sociale qu’ils connaissent aujourd’hui.

Une manifestation regroupant encore des milliers orléanais.e.s et soutenu par plus de 60% de la population, rend encore plus évident le fait que les étudiant.e.s soient concerné.e.s.

« Notre amour pour la retraite est sans borne ! »1

Le peuple s’est exprimé, il ne veut pas de cette réforme. Il ne veut pas d’un Président et d’un Gouvernement qui mentent à celles et ceux qu’ils sont censés représenter. Cette bombe anti-sociale, le Président Macron veut la faire passer en force. Nous avons assisté à un festival de mensonges, de contre-discours, d’arrangements avec la vérité. Aucun.e citoyen.ne ne peut tolérer cela !

A l’occasion d’une intervention sur un plateau télé2, notre Ministre délégué auprès de la Première ministre, chargé des Relations avec le Parlement Franck Riester a admis pendant un mini-AVC que « les femmes sont un peu pénalisées par ce report de l’âge ». Un argument supplémentaire pour se mobiliser contre cette réforme. Notre société déjà loin d’être égalitaire entre les femmes et les hommes se voit alourdie d’une réforme venant creuser cet écart. Déjà inégalitaire sur le point des retraites (les femmes touchant en moyenne une pension inférieure de 40% par rapport aux hommes), il n’est pas envisageable d’élargir ce fossé.

L’horrible Darmanin, Ministre de l’intérieur, est venu apporter son soutien à la réforme en déclarant que « le travail, c’est pas une maladie ». Un homme qui crache autant de mépris à la population ne peut et ne doit pas laisser cette population dans l’inaction.

Macron condamne l’avenir, le demain des étudiants à plus d’injustice, plus d’inégalités, plus de guerres.

La jeunesse doit prendre en main son avenir.

Ce qu’a démontré le Gouvernement jusqu’à aujourd’hui, c’est qu’il incombe aux étudiants de se mobiliser pour enfin faire évoluer les choses dans une autre direction. La précarité étudiante, le dérèglement et réchauffement climatique, les inégalités femmes/hommes, etc. A toutes ces causes Macron n’a qu’une chose à vous dire « qui aurait pu prévoir cela ? ». Les décideurs politiques méprisent le peuple, ils méprisent les travailleurs, ils méprisent la justice, ils méprisent vous méprisent étudiants.

Macron estime qu’il ne faut pas tout politiser, mais il ne se retient pas de politiser chacun des évènements de notre vie. Il ne s’agissait pas seulement de venir revendiquer pour une cause politique, il s’agissait d’affirmer notre dignité, notre humanité. Travailler plus longtemps, c’est aussi s’éloigner plus longtemps de nos proches, de nos ami.e.s et de nos familles. Travailler plus longtemps, c’est mourir au travail. Les étudiant.e.s même étrang.er.ère.s ne peuvent affirmer qu’il est dans leur intérêt de réduire leur temps de vie en dehors du travail. Cette réforme n’avantage que le patronat et le gouvernement avec lequel il pactise.

La jeunesse étudiante même apolitique ne peut rester neutre dans cette affaire. Cette réforme c’est le combat de tous.

Un manque de moyens dans la ville d’Orléans ?

Il n’est pas facile de se lancer dans un combat, surtout quand on sait qu’il sera long. Ces quelques jours de manifestations ne feront pas reculer le gouvernement aussi facilement. Un fait dont est conscient la jeunesse étudiante.

Les syndicats étudiants se font rare dans notre ville. Etudiant.e.s à vous de les créer ! Il est important que les étudiant.e.s de tous bords politique se mobilisent afin de contrôler démocratiquement le débat public.

Un avenir sans retraite, les crises et la guerre, ne les laissons pas faire !3

Steven Miredin

1 Pancarte d’un manifestant du 31 janvier

2 Emission Audition Publique sur Public Sénat du 24 janvier 2023

3 Tracte de la Lutte Ouvrière

Retrouvez ci-dessous des photos prises lors de la manifestation par Léo Dauteuille

Trouvé sur La Rédac Pop, le média participatif et citoyen de Radio Campus Orléans