De Sainte-Soline à Orléans, la guerre de l’eau continue

Du 18 au 27 août, le collectif Bassine Non Merci a pédalé sur Paris contre les méga-bassines. En partance de Sainte Soline, où subsiste la cicatrice d’une guerre de l’eau, le convoi de l’eau est arrivé les 24 et 25 août sur Orléans. L’objectif était d’occuper l’Agence de l’eau Loire Bretagne jusqu’à l’obtention d’un moratoire sur la gestion de l’eau.

Les militants ont eux-mêmes assuré le suivi de l’évènement que vous pouvez retrouver directement sur leur site ici.

La Rédac Pop vous propose une rétrospective narrative de leur passage à Orléans et de l’aventure qu’a constitué ce convoi, pour ces militant.e.s de l’eau. Convergence des luttes, intersectionnalité des causes à défendre, altermondialisme et militantismes sont abordés dans les trois émissions que nous proposons à votre écoute.

Emission convoi de l’eau partie 1
Emission convoi de l’eau partie 2
Emission convoi de l’eau partie 3

Ci-dessous, le texte intégral de la narration écrite par Steven pour la réalisation de ses montages audio.

– T’entends ça ?
– Ouais c’est quoi ?
– Le chant des combattants, l’hymne des battants. Celles qui ne veulent plus attendre. Ceux qui veulent se faire entendre. Ce que tu entends au loin, c’est le peuple de l’eau qui est là.
– Je sais d’où vient le malaise
Un peuple avec le vertige qui chute d’une falaise
– Voilà ce dans quoi nous sommes
Coincés dans les paradoxes
– Coincés au fond des méga bassines
– Coincés dans le souvenir de Sainte Soline
– Pour l’or bleu, ils tuent la terre,
Il est temps de sauter dans ce foutu trou pour soulever la guerre.
– Le problème
– Au fond de la falaise y’a trop de peine
Les lumières s’éteignent
La mort appelle
– Quoi qu’on fasse, la poussière s’entasse
Personne n’arrive à atteindre la surface
Tu soigne une douleur, une autre la remplace
– On manque d’air et d’espace
Notre adversaire est en face
Pourquoi crois-tu que du sang tapisse cette crevasse ?
– Ils nous prennent pour des brutes
– On les prend pour des mortiers
– Sauf que nous on a un but
– Eux ils sont obliquités
– Le flic brandi ce qu’ils appellent légitime défense
N’exprime aucun regret, fait preuve d’ignorance
– Les médias répandent la version policière
Parce qu’ils savent que personne ne pleure le sort d’un gangster
– La solution
Au fond de la falaise y’a de la cohésion
– On y voit clair grâce aux discussions
Ce qui ce passe ici, c’est la connexion
– Les douleurs battent à l’unisson
Fini les désillusions
– Le monde agricole est remis en question
Soufflons, cette espace est propice à la vraie guérison
– Je vois l’intérêt commun
Une conscience du monde de demain
Je vois un passage de ciment
Transformé en village vivant
L’avenue Buffon assiégée
Par le peuple qui s’est organisé
Je vois une lutte contre les lobbyings
De celles et ceux qui ont subi Sainte Soline
On l’a tous subi
C’est impunément que le gouvernement nous salit
– Malgré les faits et les preuves amassées
Le capitalisme espère être acquitté
Parfois le militant a des idées noires
Un désir de vengeance submerge son désespoir
Devant l’incompréhension, des fois il pense au pire
La loi du talion, tu vois ce que je dire ?
– Mais le militant poursuit la bataille
Puisant son courage au plus profond de ses entrailles
S’oubliant lui-même, met sa vie de côté
Mais jamais seul, y’a du soutient dans l’adversité
Le seul regret c’est qu’il y est des oubliés
– Sur la haine, l’amour reprend toujours le dessus
A force de résistance, on trouve enfin une issue
– Au bout du compte c’est le système qui est condamné
– Parce que dans ce monde, le vainqueur éternel s’appelle solidarité
– Parce que c’est l’unité qui nous fera gagner
– Ecrivons cette histoire pour ne pas oublier
– C’est fou ce qu’on peut faire avec de la volonté
– Le village éphémère qui vient de se créer
– C’est l’avenir d’un monde qui peut encore se soulever
– Après tout ce temps, il faut qu’on le répète
– On n’est pas condamnés à l’échec
– Orléans, le peuple de l’eau converge sur toi
– Libéralisme cette fois-ci c’est toi qui va gouter au trauma
– Les luttes prennent forme autour de toi
– Parce que toutes ces luttes ont un même combat
– La fin du capitalisme nous on y croit

Prises de sons : Daniel Beghdad et Steven Miredin

Rédaction : Steven Miredin

Narration : Daniel Beghdad et Steven Miredin

Montage final : Steven Miredin

Photos: Daniel Beghdad

Trouvé sur le Bondy Blog Centre