Une nouvelle mobilisation du collectif COLERE a eu lieu ce samedi 17 février au Centre de Rétention Administrative d’Olivet. L’objectif reste le même : mettre fin à l’enfermement injuste de personnes qui, selon le gouvernement, ont fait l’erreur de ne pas naître avec les bons papiers. A Orléans, la prison des sans-papiers, le Centre de Rétention Administrative, mis en service depuis le 5 février 2024, gangrène l’université (rue de Châteauroux, Olivet).
Depuis le 5 février 2024, le Centre de Rétention Administrative d’Olivet (CRA) s’est mis en route pour une capacité totale de 90 places, le CRA renferme actuellement une dizaine de personnes. Outil jugé indispensable dans la machine à expulser du Ministre de l’Intérieur G. Darmanin, ce CRA est vivement critiqué de tous côtés. Parmi les opposants au projet il y a les associations de solidarité avec les migrants comme la Cimade, et par le collectif COLERE (COLlectif contre les Expulsions et la Retention) mais aussi les institutions judiciaires qui ont à plusieurs reprises manifesté leur réticence quant à l’ouverture d’un CRA à Orléans notamment à cause de l’augmentation du contentieux que cela implique. En effet, depuis l’annonce de sa construction à aujourd’hui, le Tribunal Judiciaire n’a pu recruter en tout et pour tout qu’une personne. Cette alerte qui émane aussi de l’ordre des avocats d’Orléans.
De l’échec évident de la machine à expulser à une obstination aveugle
Pour rappel, ce sont 15.922 personnes qui ont été retenues, en CRA en 2022 en métropole et 27.643 en outre-mer, selon le rapport annuel des associations de défense des migrants (données du collectif COLERE). Si l’objectif est d’opérer l’éloignement des personnes qui y sont retenues, force est de constater les résultats médiocres de cette politique. Toujours d’après les données du rapport précité, ce sont réellement 6,9% des personnes retenues qui sont éloignées du territoire. Un acharnement politique qui coûte toujours plus et suscite de nombreuses interrogations quant à son maintien.
COLERE continuera !
Malgré toutes ces voix contestataires, le CRA a ouvert pour aussitôt se refermer sur des personnes qui ont eu le malheur d’être « sans papier ». Après le rassemblement du 20 janvier, c’est le 17 février que le collectif s’est rassemblé devant le CRA d’Olivet. Cela a été l’occasionne de montrer que le mouvement de contestation ne désemplira pas, mais aussi une façon de montrer que la société citoyenne va tout faire pour mettre la pression sur les auteurs de ce drame humain. Ces conditions de rétention vont être aggravées avec la loi immigration du 26 janvier 2024 en raison des mesures prévoyant d’alléger les conditions justifiant le maintien en rétention. Si cette loi est entrée en vigueur pour sa plus grande partie, dès sa promulgation, certaines dispositions concernant notamment la rétention administrative attendent l’arrivée d’un décret d’application.
A Orléans, l’alternative à la rétention est portée par COLERE, qui appelle à la fermeture immédiate du CRA et au rétablissement d’une politique d’accueil digne.
Durant la manifestation, nous avons pu entendre les demandes de libérations et de soutiens émanant de personnes retenues.
Les enregistrements sont à écouter ci-dessous :
Deux mondes juxtaposés
Si vous l’avez oublié, ce CRA est collé à l’université d’Orléans. La date du 17 février était aussi celle des portes ouvertes de l’université. C’était aussi l’occasion de recueillir l’avis des futures arrivant·es sur cette prison introduite sur leur futur campus.
Les enregistrements sont à écouter ci-dessous :
article, photo, captations sonores et montage : Steven Miredin