Université d’Orléans : Y’aurait pas comme un Bug avec le respect des lois?

Pierre-Antoine Errard l'ex-responsable de la sécurité informatique de l'université d'Orléans conteste les motifs de son licenciement.

   Licencié fin avril pour « attitude désinvolte », « insuffisance professionnelle », « négligence dans le travail », »absence de rigueur » et « refus d’obéir »… Pierre-Antoine Errard l’ex-responsable de la sécurité informatique de l’université d’Orléans en conteste les motifs.

   L’affaire du licenciement de Pierre-Antoine Errard a été largement détaillée dans un article de notre confrère Thomas Derais, journaliste à la République du Centre. L’informaticien y évoque son refus de contrevenir à la charte informatique qui régit l’éxécution de son travail. Ce licenciement ferait suite à une « mise au placard » suite à ses refus d’obéir à des ordres « qui ne respectent pas l’éthique et les lois » selon lui. Son avocat Maître Bernard Nur pointe le harcèlement moral dont a été victime son client pris dans un étau hiérarchique. En effet, l’informaticien travaille à la fois sous la responsabilité de l’Autorité Qualifiée en Sécurité des Systèmes Informatiques (AQSSI) représentée par Ary Bruant, président de l’université d’Orléans mais aussi du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’Innovation. Cependant, cette double subordination lui permettait une indépendance puisqu’il devait à la fois répondre aux demandes professionnelles de l’université tout en veillant à respecter les directives ministérielles en matière de sécurité informatique. Cette fonction requiert une bonne connaissance du droit qu’il a étudié à Orléans dans ses années étudiantes. Il les a ensuite développées en servant la gendarmerie puis en travaillant pour le conseil d’état. Il lui a été reproché au cours de ses missions pour le service informatique de l’Université d’Orléans d’être « procédurier » alors qu’il dénonce de son côté un manque de rigueur. Droit du travail, code pénal, droit social… La fonction exige d’exercer une veille juridique sur les actualités du secteur notamment pour l’application de la RGPD. L’informaticien s’est permis de désobéir en prenant le risque de contrarier sa hiérarchie et c’est selon lui, ce qui expliquerait son licenciement. Il a par ailleurs informé la CNIL et le procureur sur ces dérives.

Protection des données confidentielles, l’université avait déjà fait son Mea Culpa…

   L’université d’Orléans avait d’ailleurs fait son Mea Culpa au sujet de la protection des données personnelles au début du mois. En effet, elle avait demandé des documents confidentiels à des étudiants précaires durant la période de confinement pour que ces derniers puissent bénéficier d’aides.

   Le Bondy Blog Centre vous propose donc l’interview de Pierre-Antoine Errard afin de mieux comprendre en quoi consistait le travail de Monsieur Errard et les raisons de sa désobéissance.

  Rappelons que cet article a été rédigé à la veille du procés de Youssoufi Touré, président de l’université d’Orléans de 2009 à 2016 ce jeudi 28 mai au tribunal d’Orléans correctionnel d’Orléans pour soustraction, détournement ou destruction de biens d’un dépôt public (entre 2009 et 2014) et pour atteinte à la liberté d’accès ou à l’égalité des candidats dans les marchés publics.

Daniel Beghdad

Trouvé sur La Rédac Pop, le média participatif et citoyen de Radio Campus Orléans