Le musée des Beaux-Arts d’Orléans accueillait la signature du nouveau contrat de ville, ce mercredi 4 septembre. Un document prévu pour la période allant de 2024 à 2030 et fixant une politique à mener pour réduire les inégalités territoriales pour les dix quartiers prioritaires de la métropole orléanaise.
La métropole d’Orléans compte dix quartiers prioritaires dans lesquels vivent plus de 31.000 habitants. Autant de lieux qui souffrent des inégalités territoriales et dans lesquels des moyens doivent être mis en oeuvre pour les compenser.
La politique de la ville entre dans ce cadre et avec elle, la mise en place d’un nouveau contrat de ville, signé ce mercredi 4 septembre par dix-huit institutions, à commencer par Orléans métropole et la préfecture du Loiret. On compte aussi les autres municipalités concernées (Fleury-les-Aubrais, Saint-Jean-de-la-Ruelle et Saint-Jean-de-Braye), la Région, le Département, ainsi que les bailleurs sociaux de ces quartiers. Un peu moins d’une vingtaine d’autres partenaires est aussi de la partie.
Document prévu pour la période 2024-2030, ce nouveau contrat de ville permet de définir les orientations de cette politique enclenchée dans ces territoires. Ces dix quartiers de la politique de la ville (QPV) sont La Source, Argonne, Blossières et Dauphine à Orléans ; Lignerolles-Hartière, Andrillons Ormes du Mail et Clos de la grande salle à Fleury-les-Aubrais ; Les Chaises et Les Trois Fontaines à Saint-Jean-de-la-Ruelle ; et Pont-Bordeau à Saint-Jean-de-Braye.
Un exemple d’action concrète : la Fabrique Opéra
Un total de 84 actions est fléché sur l’ensemble des QPV de la métropole orléanaise au cours de cette période. « Par exemple, la Fabrique Opéra veut créer un opéra à l’Argonne, cite la préfète Sophie Brocas. Les habitants des quartiers, en fonction de leurs talents et de leur appétit, vont être soit chanteurs, couturiers de costumes, menuisiers de décors… C’est ce genre d’actions concrètes qu’on soutient et il y a tout le reste, comme l’ouverture d’une maison France Services pour que les gens puissent faire toutes leurs démarches administratives à côté de chez eux. »
Le financement total est évalué à près de 5 millions d’euros par Serge Grouard, le maire d’Orléans et président de sa métropole. 1,6 million d’euros sont amenés par l’Etat, « uniquement fléchés sur les quartiers pour les associations et les collectivités », selon Sophie Brocas. La préfète du Loiret précise que ce chiffre ne prend pas en compte tout ce que son institution met sur la table autrement, lorsqu’elle aide à la rénovation d’une école par exemple.
La gestion de la distribution de l’argent public est d’ailleurs l’un des mots d’ordre de ce nouveau contrat. « Il faut davantage sélectionner les actions pour qu’elles soient plus fortes, sinon on finit par arroser partout. On n’est pas des distributeurs, l’argent ne coule pas à flots et tant mieux », revendique Serge Grouard. L’élu appelle d’ailleurs à ce que « les valeurs de la République française soient parfaitement respectées et intégrées » par tous les acteurs qui bénéficieraient de cet argent.
Faire moins, mais mieux ?
Sophie Brocas souhaite, elle, que l’impact des actions de ce contrat de ville soit mieux évalué « avec des indicateurs précis, car c’est beaucoup d’argent », soutient-elle. « Il faut aussi renforcer nos échanges avec les partenaires, poursuit-elle. Renforcer une action qui marche et la changer quand elle ne marche pas. Enfin, nous devons échanger avec les habitants. Un rendez-vous annuel avec eux serait un minimum. »
Selon ses concepteurs et signataires, le document a été rédigé en se basant sur la participation citoyenne. Ils revendiquent ainsi l’organisation de réunions publiques à cet effet, un questionnaire effectué auprès de 2.310 habitants et un séminaire de travail ayant réuni plus de cent participants en janvier dernier.
Si des spécificités sont bien sûr à souligner en fonction des quartiers, le retour général des habitants interrogés relève une forte satisfaction en matière de mobilité (90%), de vie associative (84%) et d’écoles (82%). Ces derniers se révèlent en revanche plus dubitatifs au sujet de l’accès à l’emploi (56%) et à la santé (53%). « Beaucoup de personnes en ont marre qu’on les stigmatise, martèle Serge Grouard. Ils ont juste envie de vivre comme tout le monde. Qu’on parle de ces quartiers positivement. On a des quartiers qui sont magnifiques, et avec le travail qui est fait, qui se sont considérablement améliorés. »
Le logement, l’amélioration des équipements sportifs et culturels, le soutien à la vie associative, l’accès à l’emploi, la gestion des déchets, ainsi que l’amélioration de l’offre de santé sont autant de priorités globales qui ont été fixées par ces habitants interrogés.
Thomas Derais