L’image des travailleurs sociaux est encore très stigmatisée. Il leur est encore difficile de pouvoir expliquer leur métier à leur entourage. Entre un panel impressionnant de missions différentes et des contextes d’intervention divers, il y a un écart énorme entre la réalité du terrain et ce qu’ils apprennent lors de leur formation.
Sentiment d’impuissance face à certaines situations, remise en doute perpétuelle…, tout éducateur se reconnait dans ces phases de réflexion. La difficulté de s’insérer dans des environnements parfois totalement inconnus pour leurs stages, une pression permanente pour pouvoir trouver le prochain stage… Les premiers pas dans le social peuvent être violents.
Il est évident que les éducateurs sont tous là pour diverses raisons. Comment dans la société actuelle, peuvent-ils inscrire de nouvelles valeurs et les partager sans tomber dans le stéréotype du « Tu aides les gens en difficulté ? C’est super ! » ? Au-delà de ces phrases maladroites déjà entendues par nombre d’entre eux, il y a surtout une méconnaissance du travail social.
Le travail social est peu traité par les médias
Les éducateurs ressentent souvent un manque de reconnaissance. Il est étrange de remarquer qu’ils sont au cœur des problèmes de société mais qu’ils n’entendent pas parler d’eux dans les médias. Ce domaine semble rapidement survolé bien qu’il soit important et très actuel. Les éducateurs travaillent avec des publics touchés par plusieurs problématiques. Ces dernières sont souvent mises en avant dans les médias et parfois de manière effrayante. Il existe pourtant des solutions, des mesures et des dispositifs mis en place mais ils sont rarement évoqués. Les éducateurs devraient davantage faire ce travail d’information auprès du grand public.
Un recul nécessaire
Il est important de noter que l’apprentissage de ce métier se fait tout au long du parcours de formation. De plus, les travailleurs sociaux se doivent de s’informer pour pouvoir s’impliquer dans les problématiques sociétales actuelles. Fernand Deligny disait dans Graine de Crapule : « Lorsqu’on te parlera de ton dévouement, j’espère que tu seras bien étonné. Où alors, change de métier. ». Cette citation peut sembler violente, mais les formations et le terrain aussi peuvent parfois l’être. Et je ne pense pas que ce soit un mal. Il est évident que les travailleurs sociaux apprennent tous, humainement parlant. Certaines rencontres, certains aspects du métier les questionnent et les mettent parfois en doute. C’est ce qui fait la beauté des métiers du social : cette incroyable capacité à apprendre à prendre du recul.
Mélissa RENAULT