« La vie privée d’oubli » : rencontre avec l’écrivaine Gisèle Pineau

Gisèle Pineau était à la librairie Les Temps modernes. Photo Steven Miredin
Gisèle Pineau était à la librairie Les Temps modernes. Photo Steven Miredin

Le jeudi 13 juin, l’autrice Gisèle Pineau a présenté à Orléans son nouveau roman, au public de la librairie Les Temps modernes. Une rencontre organisée en partenariat avec Les Amis de Michèle Desbordes.

Gisèle Pineau est venue à Orléans le 13 juin, pour parler de son dernier roman, La vie privée d’oubli. Une rencontre organisée par la librairie Les Temps modernes en partenariat avec Les Amis de Michèle Desbordes.

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Un moment de discussion au cours duquel l’écrivaine a pu livrer ses intentions avec ce nouveau livre. La rencontre a été animée par les Amis de Michel Desbordes.

« Les Antilles sont différentes de la France hexagonale »

Avant l’arrivée de ses auditeurs, nous avons pu nous entretenir avec Gisèle Pineau à propos de son lien avec les Antilles. D’origine guadeloupéenne, mais née en France à Paris, nous avons voulu savoir comment elle avait ressenti son départ pour les Antilles lorsqu’elle était adolescente.

L’autrice explique en quoi la France (celle que l’on appelle communément la métropole, mais elle refuse d’employer ce terme) et les territoires d’outre-mer partagent très peu de choses, si ce n’est une histoire coloniale commune.

Interview de Gisèle Pineau.

L’histoire d’un héritage invisible et douloureux

Avec La vie privée d’oubli, Gisèle Pineau vient poser un devoir, celui d’interroger la mémoire. Frantz Fanon disait qu’à certains moments, le Noir est enfermé dans son corps. Gisèle Pineau affirme, quant à elle, que le poids de cette mémoire qui nous habite et nous hante ne repose pas sur nos seules épaules. Il est question des liens des afrodescendants avec un passé inoubliable. Mais pour l’autrice, cette mémoire ne se limite pas aux peuples esclavagisés et leurs descendants. Ce lien avec la mémoire concerne aussi les descendants de colons, les exploitants.

On hérite des traumatismes de nos parents

Elle a livré cette phrase à son public : « Le pardon ne guérit pas les bosses. » L’histoire garde et transmet le passé. Ce passé est celui d’un traumatisme de masse qui se transmet de génération en génération. Gisèle Pineau nomme cette transmission « l’épigénétique ». Appliquée à la mémoire, elle correspond à la transmission d’un traumatisme par les gênes.

L’épigénétique est un mécanisme réversible dont on peut guérir. C’est de cela dont parle son livre, de la place d’une mémoire collective et de la manière dont la puissance de cette mémoire peut prendre le pas sur la mémoire individuelle.

Nous vous proposons de réécouter, ci-dessous, cette perle de sagesse qu’elle nous livre.

Table ronde à la librairie Les Temps modernes.

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Steven Miredin

Trouvé sur le Bondy Blog Centre