Jean-Pierre Sueur, Sénateur du Loiret, à propos de la loi de sécurité globale:  « Nous ne pouvons accepter qu’une commission se substitue au Parlement».

  Une foule nombreuse s’est réunie ce samedi 28 novembre Place de Gaulle à Orléans pour manifester son opposition au projet de loi sur la sécurité globale défendue par Gérald Darmanin. Associations, syndicats et citoyens ont marché ensemble en direction de Place D’Arc pour manifester leur protestation contre les dérives sécuritaire du gouvernement.

   Dans les rangs, certains journalistes et photographes étaient également présents pour dénoncer une grave atteinte à l’exercice de leur métier à cause de l’article 24 qui prévoit en effet de punir « d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende » le fait de diffuser des images d’un policier ou d’un militaire « dans le but manifeste qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique ».

La Police ne devrait pas avoir peur d’être filmée

  Un journaliste présent dans le défilé se dit scandalisé par cette loi :  « Cette loi peut intimider les journalistes mais aussi les citoyens lambdas. Aujourd’hui, tout le monde a un smartphone. On parle beaucoup de la liberté de la presse et des journalistes mais beaucoup de journalistes vont également s’appuyer sur des photos ou des vidéos postées sur les réseaux sociaux par des citoyens lambdas. On peut ainsi les vérifier et parler de sujets, d’évènements où nous n’étions pas présents. C’est dangereux pour la démocratie d’enlever ce contrôle de la police qui peut être fait par tout citoyen. La police ne devrait pas à avoir peur d’être filmée ».

   Ce fût le cas pour le déclenchement de l’ « affaire Benalla » filmé par plusieurs témoins alors qu’il violentait des manifestants en usurpant la fonction de policier lors d’un premier mai en 2018. Le Bondy Blog Centre avait d’ailleurs interviewé Jean-Pierre Sueur, sénateur du Loiret, pour son travail de co-rapporteur de la commission d’enquête autour de ladite affaire.

Non-séparation des pouvoirs

  La semaine dernière, il a vivement dénoncé au Sénat l’annonce de la création d’une commission pour réécrire l’article 24 de la proposition de loi sécurité globale : «Si au départ, la commission a été instaurée pour travailler sur l’article 24 et proposer une nouvelle rédaction, dans un second temps il a été dit par le premier ministre que tel n’était plus le cas. Et que cette commission traiterait d’autres sujets connexes, annexes, subséquents. On n’y comprend plus rien. Cela n’est pas clair ni acceptable. » . S’adressant à Marc Fesneau, le ministre chargé des Relations avec le Parlement, il lui a demandé : « Que soit mis fin, purement et simplement, à cette mauvaise initiative de créer une commission pour se substituer au parlement ».

   Dans le cortège, un manifestant est venu pour témoigner son désaccord avec les réactions du ministre de l’intérieur suite à la violente évacuation du camp de migrants la semaine dernière à Paris. Il explique: « Darmanin dit il qu’il y aura des sanctions prises sur ces policiers, moi ça me scandalise car ce n’est pas la séparation des pouvoirs. Ce n’est pas à un ministre de dire cela, c’est à la justice de faire ce travail ».

  A la fin de la manifestation, Théo Roumier, syndicaliste à SUD a dénoncé un arsenal policier pour réprimer la révolte populaire invitant tous les manifestants présents à revenir le 5 décembre… A suivre

Daniel Beghdad

Trouvé sur La Rédac Pop, le média participatif et citoyen de Radio Campus Orléans