Nadia Khiari est une llustratrice Franco-tunisienne. Elle fait partie du collectif cartooning for peace et a reçu de nombreux prix pour ses oeuvres et son engagement en faveur de la liberté d’expression. Voilà maintenant dix ans que son chat Willis from Tunis commente les actualités tunisiennes. Dans son dernier livre, elle revient sur la mémoire de la révolution qui a eu lieu il y a dix ans en Tunisie avec des extraits des ses caricatures agrémentés de passages écrits qui permettent de recontextualiser ses oeuvres. Corruption, extrémismes, pauvreté… Elle n’épargne rien ni personne lorsqu’ils s’agit de dénoncer les nombreux maux dont souffre son pays. Nadia Khiari a un bon coup de crayon et son chat de belles griffes. D’ailleurs, c’est bien connu, les chats sont difficiles à dresser. Ils veulent rester libres et c’est ce à quoi Willis from Tunis aspire; la liberté.
En tunisie, la proportion des jeunes de moins de trente ans représente près d’un tiers de la population globale
Pas de célébrations des révolutions arabes a priori… Confinement oblige, ces révoltes non-violentes qui démarrèrent en Tunisie fin 2010 se sont propagées via les réseaux sociaux chez les voisiens Lybiens, Egyptiens, Syriens… De la Révolution tunisienne ou de ces autres manifestations de mécontentement populaire qui apparurent lors du printemps arabe en 2011, il ne reste que la corruption, les scandales et un désoeuvrement alarmant de la jeunesse. Le dessin humoristique permet de porter un sourire sur notre monde. L’humeur de Nadia Khiari est communicative comme un rire. Au quotidien, elle déploie son énergie et son désir de libertés dans les actions éducatives qu’elle mène auprés d’associations, de jeunes ou encore de détenus. Les associations sont trés actives en Tunisie et la solidarité permet de subvenir aux besoins de cette jeunesse… Mais pour combien de temps? Ils sont nombreux chaque année à la franchir. Depuis le Nord de la Tunisie ils fuient pour se libérer de l’immobilisme du pouvoir en place. Un pouvoir conservateur, perpétuellement renouvelé et qui tarde pour investir dans sa jeunesse.
Le Bondy Blog Centre de Radio Campus Orléans vous propose d’écouter ci-dessous l’interview que Nadia Khiari nous a accordée ce lundi 21 décembre.
Daniel Beghdad