Plus de 150 personnes ont formé une « chaîne humaine des solidarités », samedi 30 mai à Orléans. Une manifestation organisée par plusieurs collectifs et syndicats COJIE45-RESF, SUD, CGT PCF, ATTAC…, sous les mots d’ordre « Fermez les CRA » et « Des papiers pour tous ». Les manifestants dénonçaient l’ouverture prochaine d’un Centre de Rétention Administratif (CRA) à Olivet et souhaitaient affirmer leur solidarité avec les sans-papiers et leurs soutiens.
Un rassemblement distancié, qui s’étalait sur plus de 300 mètres – précaution liée à la crise sanitaire -, et où les gestes barrières et le port du masque ont été scrupuleusement respectés. La « chaîne » orléanaise s’inscrivait dans une mobilisation nationale déclenchée à l’appel de la « Marche des solidarités ».
Un centre de rétention administrative à Olivet en 2023
Un centre de rétention administrative destiné aux étrangers en instance d’expulsion, doit ouvrir en 2023 à Olivet, près du Campus de l’Université. L’annonce a été faite le 6 novembre dernier par Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur « D’ici 2020, le nombre de places en centre de rétention administrative aura augmenté de 35% par rapport à la situation. que nous connaissions au début du mandat » a t-il déclaré.
La rétention administrative permet de maintenir dans un lieu fermé (CRA), un étranger qui fait l’objet d’une décision d’éloignement, dans l’attente de son renvoi forcé. Celui prévu à Olivet, d’une capacité de 90 places, devrait coûter 9,5 millions d’€.
« Racisme d’Etat » ?
Les associations de défense des droits humains dénoncent depuis plusieurs années leur existence et les conditions de vie des personnes qui y sont enfermées, notamment les enfants. Elles s’émeuvent également du fait que ces lieux soient gérés par la police et l’administration préfectorale.
C’est ce que dénonce Théo Roumier au micro du Bondy Blog Centre. Syndicaliste à Solidaire Unitaire Démocratique (SUD), il est un des organisateurs de la manifestation orléanaise. Il n’hésite pas à parler de « racisme d’Etat » et de « racisme qui peut exister dans la police », selon lui, deux tabous français qu’il faut dénoncer « .
Durant le confinement des Centres de Rétention Administrative ont libéré des étrangers détenus conformément à une recommandation du défenseur des droits.
Daniel Beghdad/Hassan Kérim