Université d’Orléans : La suspicion de culpabilité semble prévaloir sur la présomption d’innocence à l’égard d’un enseignant-chercheur.

L'enseignant-chercheur Liafa Boufendi doit subir de front la lenteur de la justice, le discrédit porté à son honneur et l'impossibilité de travailler

  Une nouvelle affaire agite le campus de l’Université d’Orléans. le 7 octobre 2019, Laifa Boufendi, 67 ans, enseignant à Polytech et chercheur au laboratoire GREMI apprend sa suspension par le Président de l’Université Ary Bruand. Cette décision évoque une plainte pour harcèlement moral et sexuel qui aurait été portée par une ex-collaboratrice sans que l’intéressé puisse en savoir plus sur les faits qui lui sont reprochés, la date où ils auraient été commis ou encore sur l’identité de la plaignante (1).

   Le 15 novembre 2019, l’enseignant recevait une deuxième suspension (2) pour 6 mois  qui sera renouvelée le 11 mai dernier. Monsieur Boufendi étant un chercheur internationalement connu et un professeur de Polytech très estimé par ses étudiants, cette suspension a provoqué de nombreuses réactions au niveau national et international. Nombre de personnes d’Orléans, mais aussi de l’Ecole Polytechnique, des laboratoires de Toulouse, Marseille, Grenoble, Paris etc.. ont co-signé une supplique adressée à Monsieur Nicolas Bessone, Procureur de la République à Orléans. Cette supplique portait le vœu que la justice fasse au plus vite toute la lumière dans cette affaire. Elle était introduite par un courrier adressé au procureur dont voici un extrait : » A ce jour M Boufendi n’a toujours pas officiellement connaissance des faits dont il serait accusé : par qui ? où ? quand ? etc.. Il n’a donc jamais eu jusqu’ici la possibilité de présenter devant quelque instance habilitée que ce soit, ou devant un tribunal, quelque élément factuel que ce soit à l’encontre d’une accusation. » Voila maintenant huit mois que l’enseignant est suspendu et ne peut au terme de sa carrière transmettre l’avancement de ses recherches…

Un enquête rigoureuse plutôt que des bruits de couloir…

   De son côté, Danielle Bouchoule de l’association « Elles aussi 45 » s’interroge: « Pourquoi parler de harcèlement sous couvert d’anonymat ? Pourquoi une personne accusée ne pourrait-elle pas connaître les accusations qui lui sont portées ? Dans le contexte de la lutte nécessaire contre toutes les violences faites aux femmes, la rigueur est nécessaire évidemment. Il faut une enquête et un procès avec rigueur et non des « bruits » dans les couloirs de l’Université. Porter attention à cette affaire exceptionnelle paraît d’autant plus important qu’elle intervient dans une période où les droits des femmes et la dénonciation des abus sexuels méritent d’être mis en lumière, mais à juste titre.  »

   L’université préfère pour l’instant défendre sa notoriété déjà entachée par d’autres affaires (3) plutôt que soutenir l’enseignant. C’est pour cela qu’elle a souhaité le suspendre sans lui donner plus d’informations à ce sujet. La justice assure de son côté faire son travail dans les meilleurs délais.

  Vous pouvez écouter ci-dessous l’entretien téléphonique réalisé avec André Bouchoule le 16 mai dernier. Retraité et anciennement professeur à l’université d’Orléans, il a notamment été directeur du GREMI de 1984 à 1995 (Groupe de Recherche en Energétique des Milieux ionisés) où travaillait Monsieur Boufendi. C’est en tant que citoyen révolté par ces injustices qu’il soutient son confrère.

1.

https://www.larep.fr/orleans-45000/actualites/soupconne-de-harcelement-un-enseignant-chercheur-conteste-sa-suspension-decidee-par-l-universite-d-orleans_13788965/

2.

https://www.magcentre.fr/195891-le-combat-dun-professeur-suspendu-depuis-huit-mois-dun-labo-de-luniversite-dorleans/

3.

https://www.larep.fr/orleans-45000/actualites/un-climat-de-suspicion-de-mefiance-domine-a-l-universite-d-orleans-apres-la-diffusion-d-une-lettre-anonyme_13668398/

Daniel Beghdad

Trouvé sur le Bondy Blog Centre