A Férolles, rencontre avec les jeunes de la Maison Familiale Rurale

L’article qui suit a été co-écrit lors d’une veillée par des élèves de la Maison Familiale et Rurale (MFR) de Férolles. Les temps de veillée font partie de la vie en internat des jeunes à la MFR et sont organisées de manière à favoriser leur expression, leur ouverture aux autres, la rencontre, les découvertes culturelles… Ces élèves qui avaient auparavant connu des situations d’échec scolaire expliquent ici les raisons de la réussite qu’ils rencontrent aujourd’hui.

Depuis 1945, la Maison Familiale et Rurale (MFR) de Férolles permet à des jeunes de bénéficier d’une éducation qui permet à de nombreux jeunes d’apprendre autrement. L’alternance (deux semaines sur trois), la vie collective en internat, la mutualisation des savoirs, un suivi plus individualisé… sont quelques unes des nombreuses spécificités de cette éducation alternative à l’institution scolaire traditionnelle. Sous l’égide du ministère de la culture, les élèves y suivent des formations qui peuvent commencer depuis la quatrième et aller jusqu’à la terminale.

Une découverte de la vie active

« Avant, j’étais en seconde générale. L’année dernière nous étions 35 dans la classe je n’étais pas suivie, c’était vraiment très compliqué. C’était dur, les professeurs n’étaient pas là pour nous. Ici, ils sont plus là pour nous aider. Avec les suivis, ils prennent le temps. J’ai fait mon premier stage à l’école maternelle et le deuxième en parapharmacie. Je n’aime pas trop le commerce, ça m’ennuie un peu, c’est compliqué quand on connait pas trop les produits. Je préfère être avec les enfants. Plus tard je voudrais être éducatrice. Je vais voir avec les stages si je suis capable de le faire. Les stages sont l’occasion pour nous de tester des métiers. (Norah, 18 ans en seconde générale technologique)

« Dans mon collège cela se passait pas bien avec des profs. c’était pas super. Je suis à la MFR depuis la troisième. Aujourd’hui, je suis en stage au poste d’animation en école primaire à Ingré. je m’occupe des enfants : je fais le pointage, la cantine, je mange avec eux, je les surveille à la récré. Ca me plaît moins que les personnes âgées. Auparavant, j’étais en animation à l’EHPAD de Saint Privé Saint mesmin. Je m’occupais d’organiser des animations pour les personnes âgées avec lesquelles j’ai appris à avoir un lien que je n’avais pas avant. Mon stage m’a confirmé que c’est ce que je voulais faire. J’aime bien le contact avec les personnes âgées. Je leur propose des lotos des jeux de société, de la pétanque, des promenades. Plus tard, je voudrais passer un bac technologique. » (Coline, 15 ans, en seconde générale et technologique).

Mutualisation des expériences

« Le vendredi en fin de semaine on nous donne un plan d’études avec un thème particulier. Quand on part en stage on doit faire chacun nos recherches de notre côté avec notre public autour de nous. Quand on revient à l’internat le lundi matin ont se met en groupes, on fait une mise en commun et on apporte toutes nos idées que l’on a pu récupérer à l’extérieur. » (Manon, 17 ans, en seconde générale technologique)

« Le lundi matin on arrive pour commencer les cours à 9h00. En salle de classe on fait un suivi pour savoir comment s’est déroulée la semaine de stage pour savoir si ça s’est bien passé ou mal passé, Ce que l’on a aimé ou pas aimé. Des fois on passe au tableau pour y mettre des mots dessus, savoir ce qui nous a plus. » (Maxence,16 ans en seconde générale technologique)

En lycée général, il faut tout faire vite et dans les temps

« Je suis auxiliaire de puériculture. Je suis apprentie dans une crèche depuis le mois de septembre. Je travaille de 10h00 à 18h00. J’aide les auxiliaires de puériculture et après je m’occupe des enfants mais je n’ai pas autant de responsabilités qu’elles. J’aurai plus de responsabilités dans trois ans quand j’aurais passé le concours d’auxiliaire et que je serai diplômée. En attendant j’apprends les méthodes qu’elles pratiquent, le mode de fonctionnement de la crèche, les règles d’hygiène de la crèche… Avant j’étais en lycée à Orléans. J’étais en bac ST2S. La différence avec l’alternance est qu’on est plus encadrés à la MFR, on est plus suivis, mieux suivis. On apprend mieux qu’en lycée général où il faut tout faire vite et dans les temps. Ici on prend plus le temps d’apprendre et plus facilement. » (Dilan, 19 ans, cap Accompagnant Educatif Petite Enfance (AEPE))

On gagne en autonomie

« A la MFR on doit faire les tâches ménagères, les services comme par exemple faire le service d’hébergement, nettoyer les classes faire, le matin préparer le petit-déjeuner, faire la plonge… Le midi et le soir. Ca nous servira plus tard. En cours, des fois on est en groupe et des fois on travaille seul. Les moniteurs peuvent nous laisser seuls pour faire des travaux en autonomie. On gagne beaucoup en autonomie ». (Sharon, 16 ans en seconde générale technologique)

http://www.mfr-ferolles.com/

Trouvé sur La Rédac Pop, le média participatif et citoyen de Radio Campus Orléans